L'étoile du Rif

Dieu eût départi en tout lieu et temps,
à une certaine marche de l'échelle des lumières,
une étoile de mille vertus nourricière,
au vingtième, au Royaume du couchant,
elle serait Abdelkrim.

Du temps où injustice et cruauté,
de toute sagesse semblaient avoir raison;
Don du ciel, venu rayonner de liberté,
tolérance, humilité et abnégation. 

Quand arrogance et avidité dominatrice,
sous l'étendard d'un humanisme répudié,
portées par d'augustes cavaliers,
entreprirent une mission civilisatrice;

Digne héritier, de bravoure légendaire,
dut emprunter leurs armes à ses invités,
leur fit goûter le revers de l'hospitalité,
et ternit d'amertume les fiertés cavalières.                    
                      
Tenace maître de céans, stratège confirmé;
D'Oubarran à Anwal, ses prouesses abondent.
De Franco à Lyautey, la liste est longue,
tous en commun, par El-Khattabi dûment châtiés.

Jusqu'au soir où docile virilité,
meurtrie au plus profond de sa vanité,
derrière une poudre jaune se réfugia,
mue par les trahisons, le coup de grâce porta.          

Après moult victoires, une dernière leçon Il donna,                           
préservant les siens des affres de l'inhumain, se rendit;
Glorieux sur le chemin de l'exil clamât:
"Nous avons été battus ...mais vous aussi"
            
De Son mérite, on jugerait
par les plus nobles des vertus,
sur le podium de la quintessence,
ordre du mérite suprême, il trônerait.

Que de misérables seigneurs, du haut de leur petitesse;
Serviteurs de basses besognes, galonnés en viles gloires,
craignant s'éteindre sous Son ombre épaisse,
au scalpel, lâches, se vengent sur l'histoire.
Sa mémoire, dans les cœurs règnera vivace.
Sa mémoire, en lustre des libertés brillera victoire.