Le sou


Relégué à la main par les cœurs éclairés,
Vénéré en maître chez les plus égarés.
Maudit des bigots aux dévotions feintes,
adoré en divinité , dans la sphère sacro-saintes.

Tel mon destin, à corps défendant, drapé
de toutes tares, souillures et insanités.
Témoin, coupable et outil de la décadence,
mordant sur la vertu, l'hydre de l'indécence.


Pourquoi me faire porter l'immondice ?
Honte à vous, seul chantre du vice!                    
Non pas que la déchéance humaine me soit nouvelle,
mais que j'en sois l'incarnation matérielle!


Pourtant, j'ai fait de vous le visage de l'aumône
en art et lettres, la main de Mécène
et aux orphelins, l'émissaire des charités
me répond l'Homme, bizarrement indigné.


De grâce, dignité vous dites?
Elle serait juge, elle vous aurait condamné!
Mon droit de réponse, au miroir je délègue.     
Face à vous-même, si vous osez vous regarder.

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