Partir dans ma tête


Pourtant si proche, le plus lointain des voyages.
S'en aller, là où menue immensité, au fond de soi
sans rompre, s'arrache rebelle sur un manège
fuyant autour de l'empire le plus étroit.
 
Quand sur une onde effrontée de mes rêveries,
je me vois franchir comme dans un songe,
tenant seul, sans sillage, un portail étrange,
et de joie et de rage ne retiens mon cri:

Cœur lourd, furies déchaînées,
c'est ma revanche, je ne céderai rien.
Ses supplices, je lui rendrais bien
le remord, mon ennemi juré.

Mes châtiments, mes peines,       
au feu, je vous fais poussières,       
et de toutes les matières,
je n'épargne que la grise.

Réchauffer les larmes glacées.
L'espoir naïf, qu'elles charrient
en elles, emportés au loin, à jamais
témoins et séquelles de tous mécomptes.

Cette immensité, comment peut elle,
bien  tenir dans mon misérable crâne?
Musée des horreurs, parsemé de fleurs,
habillé d'estampes de toutes les peines.
Comme une volonté sournoise d'en garder trace.
On me souffle: ici, l'inconscient est le seigneur.

Inconscient, me dit-on?
D'autres nient son existence.
De sa nature, la science tranchera,
d'ici là c'est ainsi qu'on l'appellera.
   
Mon cher marionnettiste, lui dis-je:
On m'a appris, la majorité de mes actes
vous revient. Ma foi à part l'oubli,
de vos œuvres je m'en passerais bien.

Même pas fini de l'interpeller, que j'avise
sculpté parterre, en guise de réponse,
puis-qu’apparemment il m'attendait:                    
                               
"Plus proche de Toi que Toi même, je Te tutoie.                                       
Tout prévenant, je me répands sur ton chemin,                                               
je t'épargne les tâches ingrates et comme tu le dis,
autant que faire se peut, je te sers l'oubli.
       
Ton cœur aussi, j'en tiens quelque rênes.   
Insuffler la joie et raisonner...
tes folies...même si là j'avoue
le plus souvent j'échoue.
           
je rembobine le fil du vécu,
j'en tire morales et à l'oreille
je distille en échos de l'instinct,   
que naïvement tu crois divin.
                           
Se peut-il encore que tu veuilles mettre le feu?"

   
   

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