Partir dans ma tête
Pourtant si proche, le plus lointain des voyages. S'en aller, là où menue immensité, au fond de soi sans rompre, s'arrache rebelle sur un manège fuyant autour de l'empire le plus étroit. Quand sur une onde effrontée de mes rêveries, je me vois franchir comme dans un songe, tenant seul, sans sillage, un portail étrange, et de joie et de rage ne retiens mon cri: Cœur lourd, furies déchaînées, c'est ma revanche, je ne céderai rien. Ses supplices, je lui rendrais bien le remord, mon ennemi juré. Mes châtiments, mes peines, au feu, je vous fais poussières, et de toutes les matières, je n'épargne que la grise. Réchauffer les larmes glacées. L'espoir naïf, qu'elles charrient en elles, emportés au loin, à jamais témoins et séquelles de tous mécomptes. Cette immensité, comment peut elle, bien tenir dans mon misérable crâne? Musée des horreurs, parsemé de fleurs, habillé d'estampes de toutes les peines. Comme une vo